J’adore la voix puissante de Maëlle, gagnante de l’émission musicale : « The Voice » 2018 !
Cette chanson, sortie en avril 2019, est écrite par Zazie et composé par Calogero est un support intéressant pour penser notre rapport aux » machines » modernes.
» Toutes les machines ont un cœur, t’entends ? «
Cette parole, me rappelle l’idée que : dans ma navigation sur le web, je ne fais pas seulement face à un texte, à une image, à une création (graphisme, clip, autre contenu) ou encore à un « tweet », mais bien à une personne dans sa globalité, qui a posté ce contenu.
Que cette personne est humaine, qu’elle a un » cœur « , des émotions, une fragilité… Ce n’est pas un contenu virtuelle, une série de 000000 et de 010101.
Le souci est qu’il se pourrait que l’on oublie facilement cela, car nous n’avons pas la personne en face de nous. Nous pourrions agir ainsi en manquant d’égards pour l’autre.
Nous agirions certainement différemment dans ce cas.
» Sur les machines on passe des heures « .
Une partie non négligeable de nos vies s’est transférée, petit à petit sur le web. et donc notre temps.
Il pouvait être honteux à une époque d’être sur un site de rencontres, alors que cela est tout à fait accepté aujourd’hui (je parle pour mon pays, la France).
Combien de temps passes-tu à trouver quelqu’un » en ligne » ? Est-ce un temps raisonnable ? Est-ce une obsession ? Est-ce que tu en es vraiment nourri ? Est-ce que tu trouves ?
Nous ne sommes pas égaux sur notre efficience à créer des relations réelles et fructueuses, en partant d’internet.
Je ne parle même pas de la vie administrative et financière : voir ses comptes en ligne, communiquer avec l’administration, se renseigner sur les lois…
Tout cela prend du temps, des heures…
Transfert de la vie amoureuses et sexuelle,
de la vie professionnelle,
de la vie relationnelle,
de la vie culturelle,
du temps passé à apprendre,
etc…
» On tape nos vies dedans « .
Ne passons-nous pas trop de temps à mettre en ligne notre vie ?
A l’observer au travers d’un smartphone ?
A donner nos » données » à des applications gratuites qui s’en servent pour mieux nous vendre des produits et des services.
» Autant de likes et de leurres, de flammes, de selfies, de peurs, de smileys en couleur. «
» Le monde la gueule qu’il a « .
Ne devenons-nous pas trop observateurs du monde, sans en être acteur.
Nous serions trop acteurs du monde virtuels.
» Qui c’est qui lui a fait ça ? C’est pas nous, c’est pas moi, t’entends ? «
On observe, on s’émeut, mais on ne prend pas la responsabilité de changer quelque chose.
» Le bruit des machines permanent, qui bat, qui bat, qui bat « .
La puissance de la machine qui répond en illimité à nos besoins virtuels.
» Je suis tout juste capable devoir le monde en grand tant que le monde est portable « .
Au musée, j’ai pu constaté le nombre effarant de personnes qui prennent en photos les oeuvres sans les regarder. C’est très choquant.
J’ai aussi aperçu un groupe qui ne regardait le musée qu’au travers de leur smartphone filtrant.
» Comme on se bat maman, comme on se bat pourtant « .
Contre quoi Maelle se bât ? Sa génération ? Noyée dans un fil ininterrompu de contenus ?
» Tu dis : » à quoi a ça sert t’as rien de mieux à faire ? Sais-tu le temps qui perd ? » «
On retrouve ici la parole sage d’un parent qui alerte son enfant sur la préciosité du temps et sur ce qui lui semble inutile : passer autant de temps dans le monde » virtuel » devenu omnipotent.
Ne suis-je pas en train de vous écrire un article sur mon blog, hébergé » sur le web ?…
» Un monde meilleur caché dedans « .
Internet n’a pas que des mauvais côtés, bien-sûr. La circulation d’informations qu’il permet, favorise de nombreuses prises de conscience.
» Mon coeur est comme le monde maman… fragile « .
Calogero a écrit lui aussi une chanson pour parler de l’usage problématique de l’internet.
J’y reviendrai dans un futur article.
Article très intéressant, j’aime beaucoup! Cela fait réfléchir c’est sûr. Il faut réussir à trouver un bon équilibre et ce n’est pas toujours évident.
Tout à fait. Je pense que nous sommes nombreux à être plus ou moins addicts, à ces machines.
Ce pourrait être une maladie de civilisation.
A bientôt !